La CNESST a rendu aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête sur l'accident du travail ayant coûté la vie à M. Emmanuel Tremblay, monteur-assembleur pour l'entreprise Métal Méroc inc., le 16 novembre 2020, à Québec.
Chronologie de l'accident
Le jour de l'accident, M. Tremblay s'affairait au montage d'un escalier métallique constitué de deux volées entre les 7e et 8e étages d'un immeuble résidentiel en construction. Alors qu'il se déplaçait sur la volée d'escalier inférieure, après en avoir effectué le montage temporaire, une soudure a cédé sous son poids, ce qui a provoqué l'effondrement de la structure. Le travailleur a été entraîné avec elle dans une chute de 2,9 mètres. Les services d'urgence l'ont transporté à l'hôpital, où son décès a été constaté.
Causes de l'accident
L'enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l'accident.
• Au moment où le travailleur se déplaçait sur la volée d'escalier inférieure, la soudure qui supportait temporairement un des coins du palier intermédiaire a cédé, provoquant la chute de la volée d'escalier et du travailleur d'une hauteur de 2,9 mètres.
• La méthode de travail utilisée pour le montage de l'escalier métallique était inadéquate en ce qu'elle n'assurait pas la stabilité des pièces de l'escalier pendant son montage.
À la suite de l'accident, la CNESST a ordonné la suspension des travaux de montage de l'escalier métallique. Elle a exigé de l'employeur qu'une méthode de travail sécuritaire, signée et scellée par un ingénieur, soit établie pour le montage des escaliers métalliques constitués de paliers intermédiaires. Elle a autorisé la reprise des travaux de montage après réception de la procédure.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents liés aux effondrements de structures sur un chantier, des solutions existent, notamment :
• tout ouvrage temporaire réalisé aux fins d'appuyer une partie d'une construction permanente jusqu'à ce que cette dernière suffise à s'appuyer d'elle-même doit être conçu, construit, appuyé et contreventé de manière à résister à toutes les charges qui pourraient y être appliquées;
• les ouvrages temporaires doivent être conçus et construits selon des méthodes éprouvées, de façon à éviter tout risque d'effondrement ou tout autre danger d'accident;
• l'organisation du travail et les méthodes et techniques utilisées pour l'accomplir doivent être sécuritaires et ne pas porter atteinte à la santé du travailleur.
Par la loi, l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l'intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l'obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs et travailleuses doivent faire équipe avec l'employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l'enquête
• La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l'Association de la construction du Québec, à l'Association patronale des entreprises en construction du Québec, à l'Association des entrepreneurs en construction du Québec et à l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec afin que leurs membres en soient informés.
• Le rapport d'enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d'études de montage-assemblage pour sensibiliser les futurs travailleurs.
Pour plus d'information pour prévenir les effondrements de structures sur les chantiers de construction ou de démolition, consultez le www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/identifier-corriger-risques/liste-informations-prevention/effondrement-structures.
Source: CNESST