Au cours du mois de novembre, les corps policiers du Québec ont mené 1 160 opérations ciblant les véhicules lourds dans le cadre du Plan de surveillance des véhicules lourds, en collaboration avec Contrôle routier Québec.
Ces interventions ont permis d’intercepter 1 845 véhicules lourds, menant à la remise de 1 909 constats d’infraction à travers la province.
Rappelons que les Agents sont confinés dans les postes de gestion depuis plus de 272 jours.
Cette initiative de la Sûreté du Québec et des Contrôleurs routiers, vise à renforcer la sécurité routière en intensifiant la surveillance auprès des conducteurs de poids lourds et en rappelant l’importance du respect du Code de la sécurité routière.
Les policiers se sont principalement concentrés sur divers comportements imprudents dont :
Le non-respect de la signalisation
Le suivi de trop près
Les distractions au volant
L’absence de port de la ceinture de sécurité
Le refus de céder le passage
La vitesse excessive
Durant les opérations, il y a eu une attention particulière aux obligations spécifiques liées aux véhicules lourds, incluant :
La vérification des heures de conduite
La ronde de sécurité obligatoire avant la prise de route
La conformité des équipements mécaniques
Le limitateur de vitesse, obligatoire sur les véhicules lourds
Un bilan mensuel désormais publié
L’Association des directeurs de police du Québec, en partenariat avec la Sûreté du Québec, publie maintenant un bilan mensuel des interventions routières, dont celui-ci fait partie. L’objectif est de mieux informer le public et de sensibiliser les conducteurs à l’importance du partage sécuritaire de la route.
L'importance des Contrôleurs Routiers sur la route
87 heures... Un camionneur délinquant
Selon la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec, FCCRO, dernièrement, lors d’une opération au poste de contrôle de Boucherville, des contrôleurs routiers ont intercepté un conducteur de véhicule lourd dont le rapport semblait respecter les règles concernant les heures de conduite et de repos. Toutefois, une analyse approfondie de son dispositif de consignation électronique (DCE), du GPS et de ses communications a révélé plusieurs incohérences dans les informations fournies.
L’enquête a permis d’établir que le conducteur avait roulé 87 heures et 43 minutes consécutives, sans prendre la période minimale de huit heures de repos exigée par la réglementation. Pour camoufler cette violation, il se déconnectait du système afin de continuer à conduire sans que ses heures ne soient enregistrées et inscrivait de fausses périodes de repos dans son rapport.
Face à la gravité de la situation et au risque important pour la sécurité routière, plusieurs mesures ont été appliquées : le conducteur a été mis hors service pour 72 heures, des constats d’infraction ont été remis, les véhicules ont été remisés et le camion tracteur a été saisi pour un autre motif réglementaire. Ces actions visent à protéger l’ensemble des usagers du réseau routier.
Pour dissimuler ces heures, le conducteur :
se déconnectait volontairement de sa session dans le DCE à la fin de ses journées déclarées ;
poursuivait ensuite la conduite, générant des événements de conduite non identifiés ;
inscrivait dans son rapport des périodes de repos qui n’avaient jamais eu lieu.
Les données cumulées du DCE, du GPS et des échanges écrits ont permis de confirmer que les déplacements effectués correspondaient bien à des périodes de travail non consignées.
Pourquoi les Contrôleurs routiers sont confinés?
Depuis maintenant 272 jours, les contrôleurs routiers du Québec sont confinés à leurs postes de pesée plutôt qu’en patrouille sur le réseau routier. Cette situation découle d’une décision du Tribunal administratif du travail, rendue après plusieurs incidents où des contrôleurs ont été agressés ou mis en danger lors d’interceptions. Le tribunal a jugé que l’absence de moyens adéquats d’autoprotection représentait un risque sérieux et imminent pour leur sécurité.
À la suite de cette décision, les contrôleurs ont reçu l’ordre de ne plus effectuer d’interventions sur route, sauf dans un environnement contrôlé, comme les postes fixes. Ce confinement a entraîné une forte diminution des contrôles en circulation, affectant la surveillance du transport lourd au Québec.
Pour remédier à la situation, le gouvernement' du Québec a finalement accepté d’aller de l’avant avec l’armement des contrôleurs routiers. Une formation encadrée par l’École nationale de police du Québec est prévue, et le retour graduel en patrouille se fera une fois les équipements, les procédures et les formations complétées.














